Nintendo poursuit-il Yuzu ? La réponse à cette question est affirmative. Nintendo a engagé des poursuites judiciaires contre les développeurs de l’émulateur Yuzu, alléguant que leur logiciel viole les droits d’auteur de Nintendo en permettant l’utilisation et la distribution non autorisées de ses jeux. Cette action en justice souligne la sévérité avec laquelle Nintendo considère la protection de ses droits de propriété intellectuelle, en particulier face à une technologie qui facilite potentiellement le piratage à une échelle significative.
Pourquoi Nintendo poursuit-il Yuzu ?
Nintendo a engagé une action en justice contre Tropic Haze LLC, les développeurs derrière l’émulateur Yuzu, soulignant la position du géant du jeu contre ce qu’il perçoit comme un piratage généralisé facilité par le logiciel. L’affaire Nintendo poursuivant Yuzu, déposée lundi devant le tribunal de district de Rhode Island et initialement mise en lumière par Stephen Totilo, représente l’affaire la plus complète et la plus énergique de la société à ce jour contre la technologie d’émulation.
Nintendo affirme que cette technologie transforme effectivement les appareils informatiques ordinaires en véhicules permettant de violer largement sa propriété intellectuelle et celle d’autrui. Par ce procès, Nintendo cherche à arrêter le développement, la promotion et la distribution de l’émulateur Yuzu, tout en exigeant des réparations substantielles pour les violations du DMCA.
Les résultats du procès Yuzu pourraient potentiellement redéfinir des précédents juridiques de longue date protégeant les logiciels d’émulation, qui, bien que légaux, ont été impliqués dans des activités de piratage de logiciels.
Le procès Yuzu est-il juste ?
Au cœur de la bataille juridique de Nintendo poursuivant Yuzuaffirme que l’émulateur Yuzu facilite le contournement de plusieurs couches de cryptage conçues pour protéger le logiciel Switch contre la copie et l’utilisation non autorisées. L’argument de Nintendo repose sur l’utilisation par l’émulateur de « prod.keys », qui proviennent à l’origine du matériel Switch légitime, permettant à Yuzu de décrypter les ROM de jeu Switch de manière dynamique au moment de l’exécution. Selon Nintendo, cette fonctionnalité viole les restrictions du Digital Millennium Copyright Act (DMCA) sur le contournement des protections logicielles.
Cependant, le procès Yuzu reconnaît une distinction essentielle : l’émulateur open source Yuzu n’inclut pas intrinsèquement ces « prod.keys » ; cela oblige plutôt les utilisateurs à les obtenir et à les saisir de manière indépendante. Ce facteur distingue Yuzu des autres logiciels d’émulation, tels que l’émulateur Dolphin, qui a été supprimé de Steam suite aux objections de Nintendo concernant l’inclusion de la clé commune Wii nécessaire au décryptage des fichiers de jeu.
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Malgré les protections juridiques traditionnellement accordées à l’émulation sous couvert d’ingénierie inverse (l’émulation d’un élément matériel sur un autre étant considérée comme autorisée), l’approche de Yuzu consistant à « apporter votre propre décryptage » présente un défi juridique complexe.
Notamment, le procès intenté par Nintendo contre l’émulateur Yuzu souligne également les Guide de démarrage rapide disponible sur son site de distribution. Ce guide, qui propose des instructions complètes pour jouer à des jeux commerciaux sur Yuzu en extrayant les clés de décryptage et les fichiers de jeu d’une ancienne console Switch, complique encore davantage la défense de Yuzu en illustrant comment cela facilite potentiellement la violation directe des méthodes de cryptage des consoles et des jeux.
L’argument de Nintendo s’intensifie encore à mesure qu’il souligne comment les développeurs de l’émulateur Yuzu semblent approuver la nécessité de pirater ou d’accéder illégalement à une Nintendo Switch pour utiliser leur logiciel. Cette affirmation est renforcée par des références à un serveur Yuzu Discord, une plate-forme sur laquelle les développeurs et les utilisateurs discutent ouvertement des méthodes permettant d’exécuter des jeux protégés par le droit d’auteur sur l’émulateur. De plus, Nintendo attire l’attention sur les données télémétriques accessibles au public qui soulignent l’utilisation généralisée de l’émulateur à des fins de piratage, notant que «Les larmes du royaume» se classe comme le jeu le plus joué sur Yuzu.
Cette situation met en évidence un dilemme juridique critique au cœur du procès Yuzu.: dans quelle mesure les développeurs de Yuzu pourraient être tenus responsables de contournement du droit d’auteur, simplement en offrant des instructions, une assistance et une plate-forme de discussion facilitant de telles activités.
Crédit image en vedette : Kerem Gülen/Milieu du voyage